2 – Les émotions mixtes ou secondaires
Les émotions « secondaires », dites également « complexes ou mixtes » résulteraient d’un mélange d’émotions basales, comme la jalousie…
Tableau représentant les associations possibles entre 2 émotions que nous éprouvons…
Nous retrouvons ainsi une vingtaine d’émotions différentes, de la surprise (Joie et Peur) à l’anxiété (Tristesse et Peur) en passant par l’extase (Joie et encore Joie). Ces associations d’émotions permettent d’expliquer que nous pouvons être à la fois en colère et triste ou encore, joyeux et effrayés.
Elles sont le résultat :
- de notre apprentissage des émotions de base,
- de notre environnement,
- de notre vécu
- et de nos expériences personnelles.
Elles se développent durant notre enfance, et s’achèvent quand nous atteignons l’âge adulte. Elles sont apprises, mentales et ne remplissent pas de fonction biologique adaptative.
Elles répondent à une émotion de base, et peuvent ainsi la masquer. En effet, l’émotion secondaire peut se manifester en premier lieu, et ainsi dissimuler l’émotion primaire.
Elle peut venir se substituer à une émotion de base que nous percevons comme inacceptable, ou dont nous ne reconnaissons pas les signes. Elles peuvent donc devenir problématiques dans la mesure où en masquant notre ressenti réel de l’émotion primaire, elles nous privent d’informations importantes qui sont un guide vers l’identification de nos besoins réels et de la possibilité de les satisfaire.
Elles sont souvent « un amalgame d’émotions et de subterfuges que nous utilisons pour nous voiler ce que nous vivons réellement » (Olivier Elissalt). Contrairement aux émotions simples, dont le but est de nous informer, certaines émotions mixtes tentent plutôt de nous « désinformer ». Elles mettent un voile sur l’émotion réelle qui est à l’origine de notre mal-être ou au contraire de notre mieux-être. Il faut donc les examiner soigneusement afin d’identifier de quoi elles sont faites.
⇒ La jalousie n’est pas une émotion unique, mais plutôt un cocktail d’émotions et de sensations physiques mélangées. Selon Kathy Labriola, auteure du Jealousy Workbook, les trois émotions primaires composant la jalousie sont la peur, la colère et la tristesse.
Lors d’une crise de jalousie, la plupart des gens expérimentent une, deux, voire les trois émotions, simultanément ou l’une après l’autre, dans des proportions qui leur sont propres.
Exemple 1
Dans le film « La Jalousie » de Philippe Garrel (2013), Louis a vécu une dizaine d’années avec Clotilde. Ensemble, ils ont eu une petite fille prénommée Charlotte. Fatigué par le quotidien routinier de sa vie de couple, il quitte Clotilde pour Claudia. Tout va bien pour Louis dans sa vie professionnelle. C’est plus compliqué pour Claudia qui peine à gagner sa vie. La jeune femme n’a qu’une crainte que Louis se lasse et la quitte. Un soir, elle rencontre un architecte qui lui propose du travail. Jaloux, Louis voit cela comme une menace.
Exemple 2
Ou encore ce témoignage de Lise : « Je n’ai jamais été jalouse jusqu’à ce que je le prenne en flagrant délit avec sa collègue de travail. Ce que j’ai ressenti à ce moment-là, c’est d’abord de la colère. La jalousie est venue après, un état de méfiance et de tristesse. »
Les émotions secondaires enrichissent notre palette émotionnelle. Mais elles perdent toute utilité, si elles cachent ce que nous ressentons vraiment et qu’elles envoient des signaux confus au monde extérieur sur notre besoin.